Ca se propage sur le web : Le descendant du constructeur Delâge bichonne les voitures anciennes
Notre équipe vient de découvrir ce papier sur la thématique « l’automobile ». Avec plaisir nous vous en offrons l’essentiel dans cette publication.
Le titre (Le descendant du constructeur Delâge bichonne les voitures anciennes) est évocateur.
Le journaliste (identifié sous le nom d’anonymat
) est connu et fiable pour plusieurs autres posts qu’il a publiés sur internet.
Vous pouvez par conséquent faire confiance aux informations qu’il donne.
La date de publication est 2024-02-17 20:03:00.
Voilà ll’article mentionné :
Un garage à l’ancienne qui tranche avec les Norauto et les Feu vert des zones commerciales alentour. Chez Auto Classique Touraine, le client qui vient déposer – ou plutôt confier – sa voiture ancienne à Patrick Delâge est immédiatement propulsé dans le monde d’avant celui de la production automobile en série. Armé de sa nénette, cet élégant septuagénaire est à l’œuvre. Il époussette délicatement la poussière du magnifique cabriolet Delâge D8-120, carrossé par De Villars, qui trône au milieu de l’atelier. Sortie en 1936 de l’usine de Courbevoie de Louis Delâge, l’arrière-grand-père de Patrick, la voiture a été prêtée à Auto Classique Touraine pour servir de modèle.
Un collectionneur a en effet commandé à l’atelier tourangeau la reproduction à l’identique d’une Delage D8-120 à partir d’un simple châssis nu. « Dans les années 1920, il était courant pour un client fortuné de faire réaliser sa voiture sur mesure depuis ce socle souvent estampillé Figoni, Letourneur et Marchand ou encore Pourtout, raconte Patrick Delâge. Il choisissait ensuite le type de modèle selon ses besoins, limousine, berline, cabriolet, coupé, voire roadster. » Pas de quoi donc inquiéter le maître des lieux et son équipe de sept salariés, que cette plongée mécanique propulse un siècle en arrière. Avec la réparation, la reconstruction des véhicules de luxe d’avant la Seconde Guerre mondiale constitue l’ADN de la petite entreprise.
Racheté en 1999 par l’homme d’affaires (et collectionneur) belge Roland D’Ieteren, fondateur notamment d’Avis Europe et de Carglass, Auto Classique Touraine a été confié trois ans plus tard à Patrick Delâge. Cet ancien cadre dans l’industrie pharmaceutique cochait toutes les cases pour diriger ce garage d’exception. « J’ai été baigné depuis mon plus jeune âge, pour cause d’histoire familiale, dans l’épopée automobile française, explique Patrick Delâge. Depuis vingt ans, mon objectif a toujours été de la faire perdurer grâce à une équipe hautement qualifiée. »
Haute couture carrossière
Sous l’œil aiguisé des impressionnantes enseignes anciennes placardées sur les murs du garage, Bugatti, Hispano-Suiza, Delahaye, Talbot, Hotchkiss, les six compagnons du devoir, chacun dans leur spécialité, n’ont pas le droit à l’erreur. Après avoir étudié plans, photos et documentation rassemblés en amont, ils peuvent commencer leur travail d’orfèvre.
Les tôliers-transformeurs Frédéric, Pierre et Joël manient avec dextérité la batte, un marteau à face plate, dont ils frappent (avec retenue) le tas, sorte de « patate » métallique, pour aplanir la tôle. Afin de reproduire les formes arrondies de l’époque, la feuille de métal sera passée préalablement par une rouleuse à olive. Celle de l’atelier tourangeau a été fabriquée par Chapron, l’une des stars de la carrosserie du début du XXe siècle. À Franck, l’ébéniste d’Auto Classique Touraine, revient ensuite le soin d’habiller le tableau de bord et l’intérieur des portières exclusivement avec des bois précieux : en l’occurrence, de la ronce de noyer, de l’acajou et de la loupe d’orme. Si la sellerie en cuir, essentielle dans ces véritables salons roulants, est confiée à Serge, Lino sublime leur éclat extérieur. Le compagnon compose lui-même les teintes de ses peintures. Vincent, mécanicien et chef d’atelier, donnera enfin son quitus pour que la voiture soit livrée à son propriétaire. « Refaire un modèle dans les règles de l’art demande en moyenne deux ans de travail, souffle Patrick Delâge, car l’atelier fabrique la plupart des pièces, des charnières de porte aux lève-glaces et jusqu’au moteur quand c’est nécessaire. Seuls les chromes sont produits au-dehors. »
On comprend, dans ces conditions, qu’une quarantaine de véhicules seulement soient sortis de l’atelier en vingt ans, dont la Bugatti 57 de l’ex-chah d’Iran pour un client indonésien. Les prix sont à la mesure de ce travail de haute couture et peuvent atteindre 300 000 euros. Ce savoir-faire, partagé par moins de dix entreprises en France, trouvera prochainement un autre champ d’action. Le nouveau propriétaire d’Auto Classique Touraine, Arnaud Lebert, compte s’attaquer à la restauration de bateaux de prestige. Riva et Chris-Craft rivaliseront d’éclat avec les Delage de course et les coupés Milord dans l’atelier de Veigné.
Le garage Auto Classique Touraine en chiffres
40 voitures seulement sont sorties de l’atelier en deux décennies
300 000 euros le prix que peut atteindre la restauration de ces voitures fabriquées sur mesure
6 compagnons du devoir chacun dans leur spécialité, forment l’équipe du garage
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