Voilà un post que notre rédaction est heureuse de diffuser ici sur notre site. La thématique est « l’automobile ». Le titre suggestif (Comment j’ai découvert “Scarface” grâce au jeu vidéo “GTA”) est parlant.
Sachez que l’écrivain (annoncé sous la signature d’anonymat ) est connu et fiable.
Les révélations éditées sont par conséquent réputées valides.
Texte d’origine dont il s’agit :
Notre journaliste se souvient des nombreuses heures passées à jouer à “GTA : Vice City”, sans savoir qu’il incarnait un héros directement inspiré du film de Brian De Palma (de retour sur Netflix). De fait, entre les deux œuvres, les similitudes sont frappantes.
Par Augustin Pietron-Locatelli
Publié le 28 mai 2023 à 20h00
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2012. À 13 ans, j’ai vu Skyfall, Avengers et The Dark Knight Rises au cinéma, mais pas le droit de regarder Scarface à la télévision. Et probablement pas le droit de jouer à GTA(Grand Theft Auto) non plus, sauf que le jeu n’a pas la réputation du film de Brian De Palma aux yeux de mes parents. Les jeux vidéo rendent violent, paraît-il, mais celui-ci passe sous leur radar. Alors qu’en termes d’effusions de violence esthétisée, il n’a rien à envier à Scarface.
Par chance, sur la jaquette de GTA : Vice City (sorti dix ans plus tôt, mais brocanté pour pas cher), les indices demeurent nébuleux. Un hélico, un hors-bord, une moto, une vague explosion et, surtout, des ganaches patibulaires. Le tout dans un décor rosâtre, bien laid, qui fleure bon les néons des années 1980. Et assorti d’un vague « 18 + » en bas à gauche – mais on le saurait si les adultes savaient lire la classification PEGI. J’échappe donc à la censure. S’ensuivent de longues sessions de jeu sur une PlayStation 2 au ventilateur crachotant. Des heures et des heures d’aventures criminelles, qui me faisaient en réalité découvrir Scarface sans le savoir.
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Inspiration, savante intertextualité ou plagiat éhonté, difficile à dire ; sans doute un peu des trois. Une chose est sûre, les développeurs de GTA : Vice City ont poussé la référence jusqu’au mimétisme. Entre Tommy Vercetti, ex-taulard italo-américain qui débarque en chemisette à fleurs à Vice City, et Tony Montana, ex-taulard cubain (incarné par un Italo-Américain) qui débarque à Miami lui aussi en chemisette à fleurs, on serait bien en peine de jouer au jeu des sept différences.
Les porte-flingues reviennent tous deux pour se venger, et gravissent les échelons de la pègre locale, pour « remplacer », à terme, un baron qui manque de considération pour le génie de leur travail criminel. En fait, on peut dire que Rockstar Games a pompé le scénario de Scarface… Mais, bons joueurs quand même, les développeurs ont truffé le jeu de clins d’œil au film. Dans un appartement anonyme de GTA, on tombe ainsi sur une salle de bains loin d’être anodine. Une tronçonneuse, une mallette de billets et de charmantes traces de sang sur un mur : l’hommage est évident, mais l’univers du jeu se nourrit tellement de celui du film que la scène ne dénote pas aux yeux du profane.
Autre exemple, le Babylon Club se voit répliqué à l’identique par le jeu. Et rebaptisé « le Malibu » – de très mauvais goût, mais très à sa place dans une ville nommée Vice City. Même chose pour le manoir du baron Frank Lopez, dont les teintes pourpres kitschissimes sont calquées sur celui de Scarface. Dans cette bâtisse, pas de monument « THE WORLD IS YOURS » mais une double référence : une pièce abrite le bureau de Tony Montana et sa formidable fresque aux palmiers sur fond de soleil couchant fluo ; sur les écrans de surveillance du jeu, on peut apercevoir – en plissant les yeux – des images de la statue du film. GTA : Vice City se paye évidemment une séquence de fusillade dantesque dans ledit manoir.
Au moment de découvrir Scarface, à 17 ans (dans un cinéma britannique, où je dois à nouveau ruser pour contourner l’interdiction aux moins de 18 ans, le contrôle y étant autrement moins laxiste qu’en France), c’est donc à la fois une suite de réminiscences visuelles et une intrigue quasiment identique qui se déploient devant mes yeux. Cela dit, Tony Montana reste un bien meilleur personnage principal que le très taciturne et quasi muet Tommy Vercetti : à la fin, De Palma et Pacino l’emportent.
Quiz
Êtes-vous incollable sur “Scarface” ?
L’histoire du cinéphile qui faisait tout à l’envers aurait pu s’arrêter là, mais peu de temps après Scarface, je me retrouve face à L’Impasse(Carlito’s Way, 1994) du même Brian De Palma, toujours avec Al Pacino. À qui ce dernier donne-t-il la réplique ? Sean Penn, qui incarne un certain David Kleinsfeld, avocat véreux… Lui aussi, je l’avais découvert dans GTA : Vice City. On y croise un certain David Rosenberg. Mêmes petites lunettes rondes, même costume, même étranges bouclettes, là encore, c’est lui, jusqu’aux sourcils.
rScarface, film de Brian de Palma (États-Unis, 1983, 2h40). Avec Al Pacino, Michelle Pfeiffer, Steven Bauer, F. Murray Abraham. Sur Netflix.
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