Quoi penser de ce texte : L’Amérique latine, nouvel eldorado des constructeurs automobiles

Il n’y a pas qu’en Chine ou en Inde que les constructeurs automobiles – notamment européens – veulent se faire une place au Soleil. L’Amérique latine aussi est un marché à fort potentiel…

Fiat, leader en Amérique latine

Fiat, qui est le leader incontesté sur le continent avec 23,5% de parts de marché, a écoulé 878 000 voitures l’année dernière, plaçant son petit pick-up Strada comme best-seller tous marchés confondus !
Il faut dire que la marque est bien implantée sur le continent, via ses gigantesques sites de Betim, au Brésil, et de Cordoba, en Argentine, deux marchés clés d’Amérique latine. Pour garder l’avantage, Stellantis (propriétaire de Fiat) annonce aujourd’hui un plan d’investissement d’envergure : 5,6 milliards d’euros !
Cette somme va servir à lancer 40 nouveaux modèles (dont dérivés, bien sûr) d’ici 2030. Parmi eux, une toute nouvelle famille de modèles préfigurée par le récent concept Panda, qui donnera naissance à une citadine, un crossover, un pick-up, et un monospace, taillés pour le marché sud-américain.
Une offensive produit nécessaire pour la marque, car ces derniers mois ses concurrents ont fait des annonces similaires : Volkswagen va investir un milliard d’euros sur le continent, Toyota 2 milliards d’euros, et Renault 1 milliard d’euros. Tout le monde veut sa part du gâteau !
À travers cet investissement, Stellantis compte aussi développer sa technologie bio-hybride pour le développement de nouveaux moteurs et modèles fonctionnant au bio-éthanol, et garder l’avantage sur cette technologie…

Un continent qui a largement démocratisé le bio-éthanol

Fiat a été le précurseur de l’éthanol en Amérique du Sud, et notamment au Brésil, premier marché auto du continent. La marque a lancé en, 1976 le tout premier modèle de série à bicarburation essence/éthanol : la 147, version sud-américaine de notre 127.
Le contexte de l’époque s’y prêtait beaucoup : après un boom économique dans les années 50 et 60, qui avait permis au Brésil de faire émerger une industrie forte, d’ériger sa nouvelle capitale (Brasilia, en 1960), d’attirer les constructeurs étrangers et même de rêver de quelques modèles sportifs (Volkswagen-Karmann Ghia, Willys-Alpine Interlagos, Puma GT…), le choc pétrolier de 1973 avait mis un terme à l’euphorie générale.
Terminés les modèles gourmands et à essence, place à de petits modèles, économiques, et peu gourmands en carburant. Le bio-éthanol était apparu comme une évidence, car on trouve de la canne à sucre en abondance au Brésil !  Aussi, le gouvernement avait-il lancé en 1975 son programme national « Pro Alcool » pour favoriser cette énergie.
Sept ans plus tard, en 1982, plus de 75% des voitures vendues dans le pays fonctionnaient à l’éthanol ! Aujourd’hui, le Brésil est leader de cette technologie, continuant à stimuler l’innovation pour développer les technologies FlexiFuel (la Volkswagen Golf, lancée en 2003, était le premier modèle FlexiFuel brésilien), et attirer les constructeurs étrangers.

La bataille entre Stellantis, Volkswagen, Toyota et Renault dans le pays et sur le continent ne se joue donc pas seulement sur les modèles, elle se joue aussi beaucoup sur les technologies !

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